Alors que le jardin éclatait de splendeur pour la première fois de sa jeune existence, des massifs fleuris, vigoureux, tout en volume et en santé, une grêle s’est abattue sur lui. Cela n’a duré que quelques minutes, comme un sirocco version polaire, mais qui a tout réduit en charpie. A minuit passé, sous la pluie, je sors constater les dégâts, une torche à la main. Et je distingue, un peu plus loin, une autre âme en peine qui fait de même : ma meilleure amie inspectait aussi sa partie du jardin. Il régnait une effrayante odeur de gazon fraîchement tondu, de menthe pilée et d’orange (mon bergamotier??), ce qui n’était pas de bon augure. Difficile de cerner l’étendue des dégâts, il faudra attendre le matin suivant.
Le lendemain, je ne suis pas tellement optimiste… les grêlons de la veille n’ont pas fondu. En sortant, je découvre même un oisillon mort sur l’allée. Un coup des chats? Est-il tombé du nid? On ne le saura jamais, pauvre petite bête.
Sans surprise, ce sont toujours les plantes à grandes feuilles qui ont trinqué. Les hostas sont mitraillés! Le crambe cordifolia s’est changé en dentelle et je ne reconnais plus mon buglosse.
La fleur de cire (dont je n’ai jamais vu les fleurs en trois ans) semble l’avoir échappé belle. Elle a même des boutons! Avec un peu de chance, je verrai enfin ses fleurs!
Pour les nénuphars, en revanche, c’est mal barré. L’oxalis, qui faisait un beau coussin pourpre, a été sévèrement pilonné. Il suffirait d’un rayon de soleil un peu fort pour que tout cuise. Heureusement, la météo restera plutôt nuageuse dans les jours à venir.
Les fragiles feuilles du Cercis Forest Pansy, qui a déjà eu du mal à repiquer du vif après sa plantation l’année dernière, ont été bien malmenées. Il doit se demander « mais où est-ce que j’ai atterri? ».
Je vous passe l’état du rosier Ghislaine de Féligonde, mais on devine qu’il n’a pas rigolé…
Les géraniums, aussi plats que des crêpes!
Heureusement, petit Banzaï est toujours collé à mes baskets (au sens propre comme au figuré) et me soutient moralement!
Bilan : même si le jardin s’est étiolé, je m’attendais à pire. Heureusement, la remontée des rosiers redonnera de la couleur, car presque toutes les fleurs sont tombées par terre! Sauf les superbes pavots de Marie-Noelle, éclos ce matin! Comme quoi, la vie continue!