Le jardin en avril… la magie se réveille

Avril. Lorsque l’on habite à une altitude de 750 mètres, c’est à partir de maintenant que le jardin reprend des couleurs, que les volumes des massifs se redessinent, que les pousses vertes émergent puissamment. Même si j’arrive à la traîne par rapport à mes blogs préférés, qui ont déjà montré leurs merveilles voici plusieurs semaines, c’est désormais à mon tour! Le jardin entre dans sa neuvième année, et on peut dire qu’il arrive à maturité (hormis quelques arbres à croissance lente).

Les hellébores sont véritablement les reines en ce moment! Elles sont devenues de vrais petits buissons, avec des semis spontanés au pied. Voici le petit chemin qui mène à la terrasse de briques. Et voici un nouveau chat dans le paysage, Tino (Rossi). C’est un matou tout roux qui a débarqué il y a quelques mois et il s’est installé comme chez lui. Il est adorable, même si la cohabitation avec mes autres chats n’est pas des plus harmonieuses… ils se contentent de s’ignorer la plupart du temps. J’espère qu’ils finiront par devenir copains, mais ça n’est pas gagné!

Minette, particulièrement, ne peut le souffrir. Elle reste dans la chatière pour bloquer le passage et semble maudire Tino sur sept générations. Bien que je l’aie fait castrer (et pucer).

Voici la zone marécageuse, créée l’an dernier dans ce coin ultra-sec, juste derrière le bassin. J’avais creusé une tranchée, au fond de laquelle j’avais installé une bâche. C’était vraiment audacieux… mais la nummulaire (plante rampante de terrain humide) a colonisé tout l’espace en un été! Elle commence même à s’approcher de l’eau. C’est bon signe! Bon signe également, le darmera peltata sort sa hampe florale! C’est une sorte de rhubarbe aquatique aux fleurs rappelant l’allium, mais en rose. De même, on ne les distingue pas encore, mais les fougères sortent également leurs frondes. Même si cet endroit est en plein soleil, tout ce petit monde a passé l’été sec et l’hiver également. Quelle satisfaction!

J’ai répliqué la méthode un peu partout dans le jardin, afin de contrer la sécheresse estivale, pour certaines plantes gourmandes en eau. A l’image de cette grande fougère (osmunda regalis), qui ressort fièrement après avoir été plantée en terrain sec, sous un sureau et un érable, mais dans un grand seau de 90 litres, sans trous d’évacuation! Il y a quelques années, je l’avais plantée normalement et elle était morte en un été. Celle-ci est toujours là! Voici ma méthode, si vous avez envie de tester.

L’un de mes premiers essais en pots enterrés, datant d’il y a 2 ou 3 ans, avec cette heuchère, qui se porte à merveille, au pied de grands arbres!

En pot aussi, mais à l’air libre, un hosta. C’est la plante que je regarde émerger avec le plus de satisfaction: tout d’abord hérissées, ses feuilles se déroulent ensuite élégamment, pour atteindre cette merveilleuse silhouette qu’on lui connaît.

Puisque les grands gels sont passés, il est temps de ressortir mes pots « faits maison », grâce à une méthode appelée « hypertufa ». Il s’agit d’une sorte de pierre reconstituée très simple à réaliser dont voici le mode d’emploi. On trouve plein de tutoriels aussi sur YouTube. C’est un moyen économique d’obtenir des contenants personnalisés, imitant les pierres taillées hors de prix. En voici trois exemplaires. L’un d’eux a été inspiré par un mortier.

Vue sur le bassin, la pergola et sur cette admirable et immense vasque Médicis, qu’un couple généreux m’a offert, alors qu’on leur en avait proposé une petite fortune. A chaque fois que je la regarde, je pense avec émotion à eux. Elle sera comme chaque année remplie d’eau et de plantes flottantes.

L’une des plus belles réussites du jardin, le daphné odora aureomarginata, qui fut planté dans un endroit où les paramètres n’étaient pas très bons pour lui : au soleil de l’après-midi, dans un couloir à vent, en terrain plutôt sec (mais avec un bon paillis de bois déchiqueté et de carton broyé!). J’aimerais que vous puissiez humer ce nuage parfumé!

Vous l’aurez compris, je suis un peu une « savante folle » qui teste plein de choses. Ici, le silo au centre duquel pousse une clématite recta purpurea. Celle-ci se plaît tellement à cet endroit qu’elle devient immense… aussi haute que large… à tel point qu’elle s’affaisse sur elle-même. Ce silo permet de la contenir. A droite, une photo de juin dernier. Alors, vous le voyez, ce silo? Non hein! Je vous l’avais dit, cette clématite est un monstre. (le silo est juste derrière le cactus se trouvant sur la table).

Saviez-vous qu’un hortensia pouvait grimper et ressembler à ceci? Planté voici 8 ou 9 ans, il atteint désormais la toiture. J’ai hâte de le voir en fleurs! L’an dernier, il a fleuri abondamment pour la première fois! Avant, c’était juste deux ou trois fleurs. C’est ce qui est magique avec un jeune jardin… il bonifie d’année en année et les surprises sont toujours plus belles!

En parlant de surprise, voici un petit chat errant qui a désormais pris ses quartiers dans les parages. Il a un frère, tous deux sont très peureux, mais viennent réclamer leur pitance chaque jour. Depuis, ils ont meilleure mine. Ils doivent juste veiller à ne pas se faire voler leur pâtée par… un couple de pies!

Sur ce, je vous dis à bientôt pour de nouvelles beautés!

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