Archive | avril 2023

A la recherche du mâle!

Vous avez probablement déjà vu ces arbustes appelés « Aucubas ». Ils ont la particularité d’être soit mâle, soit femelle. La différence est minime, mais perceptible au niveau de la fleur (les mâles ont des étamines jaunes, les femelles, ci-dessous, non). J’avais déjà un aucuba femelle au jardin. Misant tout sur ma chance, j’en ai commandé un par correspondance. Mauvaise pioche, j’ai reçu une femelle aussi! Il faut donc que je leur trouve un mâle, condition obligatoire afin d’obtenir de beaux fruits rouges!

J’ai donc fait le tour des aucubas que je connais… et il y en a fort peu! Le premier lieu ne contenait que des femelles. Ce midi, je suis allée faire un tour à la splendide basilique de Neuchâtel. Il me semblait en avoir aperçu dans ce magnifique parterre…

Hohoho! Que voyez-vous là?!!

Chaaance! J’ai enfin trouvé des fleurs mâles! On distingue, par endroits, les petits points jaunes des étamines, bien que les fleurs soient presque fanées. Il me reste donc à polliniser mes arbustes femelles et je reviendrai, en fin d’été, pour prélever discrètement deux ou trois boutures!

Et tant qu’à faire, je partage avec vous l’intérieur de cette si belle basilique! Un peu de calme et de sérénité à la pause de midi, ça fait toujours du bien!

Le jardin à mi-avril… la zone marécageuse est finie!

Je vous parlais, dans mon billet précédent, de l’énorme trou creusé dans la partie la plus ingrate du jardin, où rien ne pousse (ou presque). Après avoir creusé un immense trou, j’ai tapissé celui-ci d’une bâche et ai remis la terre, du terreau, etc. J’ai également creusé deux trous ronds supplémentaires, l’un pour installer un érable du japon, l’autre pour un hortensia. Les 40 brouettes de terre ont été remises en place, les nouvelles plantes installées et voici le résultat. Il n’y a plus qu’à attendre que ça pousse, car pour le moment, on ne voit pas grand-chose!

Afin de lutter contre la réverbération du soleil, j’ai déplacé ce nénuphar juste devant mes nouvelles plantations. Les feuilles, s’étalant à la surface de l’eau, en bloqueront les rayons. Il atteint facilement les deux mètres de diamètre et a été planté… dans une corbeille à linge lestée de pierres! C’est bien moins cher que ces pots aquatiques. Hé oui, il faut trouver des astuces!

Pour parler d’autre chose, je vous emmène à la découverte des plus jolies choses du moment!

Tout d’abord, ce magnifique hellébore « Ice n roses red ». C’est quasiment un buisson, plus grand encore que le jeune aucuba que l’on voit en arrière-plan! Les muscaris commencent enfin à se ressemer et à fleurir (c’est pas trop tôt!). La magie, avec le jardin, c’est qu’il devient plus beau et plus fourni d’année en année. La nature est si généreuse!

En parlant de générosité… ce pot en béton devra être déplacé rapidement : lorsque la végétation monte à cet endroit, on ne le voit plus du tout! Certaines plantes sont encore cachées sous terre, les coquines! Au pied de ce pot se trouve un magnifique hellébore donné par Aline, lorsque j’étais allée donner un coup de main au merveilleux Jardin personnel d’André Eve à Pithiviers en février 2020. Ce jardin extraordinaire, c’est pour moi celui chanté par Charles Trenet! L’héllébore était donc un tout petit plan de quelques feuilles et il semble avoir trouvé le climat suisse à son goût! Il faut dire qu’Aline connaissait déjà ma région, ça a dû aider 😉

Chaque année, en fonction de l’évolution du jardin et des projets, j’ai un peu des « thèmes » de jardinage. Par exemple « plantation de végétaux supportant la sécheresse ». Ou « plantation de feuillages persistants ». Ou « plantation de multiples bulbes ». Cette année, c’est « plantation en pots », à l’image de ces trois-là, installés au pied du gros érable. A cet endroit, la concurrence racinaire et la sécheresse sont trop fortes. J’ai donc trouvé cette alternative pour ces hortensias (Marshmallow et Bubble gum). Dans la bassine, il y a même une plante de terrain humide, un kirengeshoma. J’ai percé un trou de drainage, mais pas au fond du récipient comme on le fait d’habitude, mais à 10 cm depuis le bas du pot (là où on aperçoit la trace de coulure). C’est un succès, j’ai de beaux bourgeons dodus qui émergent!

Vous l’aurez compris, j’aime le rose! Voici la fleur merveilleuse du daphné odora, une merveille pour l’odorat, comme son nom l’indique! Une fritillaire pintade et les premières tulipes.

Et je termine ce billet sur Chocolat, la minette de la voisine, qui se roule dans le népéta (herbe à chat ou catnip). C’était la seule plante qui tenait bon aux abords du bassin, mais il a fallu la relocaliser! Minette ne s’en plaint pas : plus on s’éloigne de l’eau, mieux c’est!

Transformation d’une zone désespérément aride en… marais!

Voici la zone la plus aride du jardin. Malgré un paillis d’écorces, tout y meurt, même les origans. J’ai installé ici un lespedeza… mais sur cette photo datant de mai 2022, il n’est pas encore sorti de terre. Quant à sa splendide floraison, elle intervient en octobre, alors que les beaux jours sont derrière. L’un des plus jolis points de vue du jardin ne me donne donc pas du tout satisfaction! Que faire? J’ai eu cette idée loufoque : créer une zone pour plantes de marais! Hein???

C’est le grand chantier 2023 au jardin : creuser le plus grand trou possible, afin d’installer des plantes… de marais! Cela peut sembler contradictoire en regard du terrain, mais je vais vous expliquer. Je dois encore préciser qu’en plus du soleil qui cogne aux heures les plus chaudes de la journée et de sa réverbération sur l’eau, il faut ajouter deux facteurs terribles : les racines des grands arbres voisins (un bouleau et un érable) et un drainage de folie…

Vous voyez le topo! Après 40 centimètres de creusage, on tombe sur un cimetière de pierres, bouteilles cassées, tuiles et poteries. On voit ici les fines (mais denses) racines du bouleau. Celles de l’érable traversent allégrement tout le bassin. J’ai dû en couper des grosses comme mon bras.

Après deux semaines de travail, le trou grandit. En raison de la pluie, de la présence d’une fourmilière que j’essaie de ménager et aussi des vers de terre que je relocalise ailleurs, j’avance lentement.

On ne dirait pas sur les photos, mais le trou est assez profond! Environ 60 centimètres. J’en suis déjà à plus de 40 brouettes de terre évacuée. Je ne vous dis pas l’état de mon dos en fin de journée. Heureusement, je m’enroule dans la couverture chauffante lorsque je rentre!

Je vous ai parlé de zone marécageuse, dans une zone ultra-sèche. L’astuce, évidemment, c’est d’installer une bâche au fond de ce nouveau trou, pour retenir l’eau de pluie! Sous cette dernière, un épais feutre géotextile afin de la protéger des envahissantes racines! Premiers tests de mise en place…

Ah oui, j’ai aussi prévu d’installer un hortensia « Incrediball » et deux clématites. Sauf que ceux-là ne sont pas des végétaux de marais! Il faut donc creuser un nouveau trou « annexe » afin de créer une poche de terre riche, humifère. J’ai utilisé un bout de bâche pour ce faire, mais celle-ci est percée de trous, avec des pierres au fond pour le drainage. Je peux donc commencer à remettre la bonne terre, enrichie de terreau, de compost, de corne râpée. Je ne vous dis pas le budget en sacs de terres diverses!

Pareil à l’autre bout de la tranchée principale : il a fallu creuser un trou perpendiculaire pour accueillir cette fois-ci un érable japonais, qui sera installé selon la même méthode que l’hortensia et les clématites, mais dans une poche de terre de bruyère.

Voici enfin l’étape tant attendue, après trois semaines d’efforts conséquents! Les plantations! On ne voit pas grand-chose hormis les joncs dorés et des puschkinias déjà présents avant le trou, déterrés et replantés près de l’hortensia. Un coin de jardin nouvellement planté, ça ne ressemble pas à grand-chose… mais nous avons là un iris panaché et d’imposantes fougères censée supporter le soleil, si elles ont les pieds dans l’eau. Croisons les doigts!

Photo prise de l’autre côté du trou. On voit à peine, sur la droite, le grand pot noir qui sera remplacé par l’érable japonais pourpre. Il faudra encore des dizaines de brouettes de terre locale, terreau et compost, pour boucher ce qui reste! Mais le plus gros est fait. Vous aurez peut-être remarqué qu’il reste une fine bande de terre entre le bassin et ma tranchée. C’est là que des fourmis ont installé leur colonie. J’ai essayé de les déranger le moins possible, ce qui était difficile et m’a fait perdre beaucoup de temps, à récupérer chaque fourmi perdue au fond du trou et la remettre vers sa fourmilière.

Les premières plantes sont en place! Et plus bas, le jardin anglais dont je me suis inspirée. Si tout va bien, si j’ai bien travaillé, le résultat devrait se rapprocher de ceci! Exception faite de l’érable, que j’ai choisi pourpre et non cuivré. J’espère que mon astuce vous aura plu! A voir maintenant si cela fonctionnera! Avec la pluie attendue cette semaine, ma zone marécageuse va bien se remplir!