Transformation d’une zone désespérément aride en… marais!

Voici la zone la plus aride du jardin. Malgré un paillis d’écorces, tout y meurt, même les origans. J’ai installé ici un lespedeza… mais sur cette photo datant de mai 2022, il n’est pas encore sorti de terre. Quant à sa splendide floraison, elle intervient en octobre, alors que les beaux jours sont derrière. L’un des plus jolis points de vue du jardin ne me donne donc pas du tout satisfaction! Que faire? J’ai eu cette idée loufoque : créer une zone pour plantes de marais! Hein???

C’est le grand chantier 2023 au jardin : creuser le plus grand trou possible, afin d’installer des plantes… de marais! Cela peut sembler contradictoire en regard du terrain, mais je vais vous expliquer. Je dois encore préciser qu’en plus du soleil qui cogne aux heures les plus chaudes de la journée et de sa réverbération sur l’eau, il faut ajouter deux facteurs terribles : les racines des grands arbres voisins (un bouleau et un érable) et un drainage de folie…

Vous voyez le topo! Après 40 centimètres de creusage, on tombe sur un cimetière de pierres, bouteilles cassées, tuiles et poteries. On voit ici les fines (mais denses) racines du bouleau. Celles de l’érable traversent allégrement tout le bassin. J’ai dû en couper des grosses comme mon bras.

Après deux semaines de travail, le trou grandit. En raison de la pluie, de la présence d’une fourmilière que j’essaie de ménager et aussi des vers de terre que je relocalise ailleurs, j’avance lentement.

On ne dirait pas sur les photos, mais le trou est assez profond! Environ 60 centimètres. J’en suis déjà à plus de 40 brouettes de terre évacuée. Je ne vous dis pas l’état de mon dos en fin de journée. Heureusement, je m’enroule dans la couverture chauffante lorsque je rentre!

Je vous ai parlé de zone marécageuse, dans une zone ultra-sèche. L’astuce, évidemment, c’est d’installer une bâche au fond de ce nouveau trou, pour retenir l’eau de pluie! Sous cette dernière, un épais feutre géotextile afin de la protéger des envahissantes racines! Premiers tests de mise en place…

Ah oui, j’ai aussi prévu d’installer un hortensia « Incrediball » et deux clématites. Sauf que ceux-là ne sont pas des végétaux de marais! Il faut donc creuser un nouveau trou « annexe » afin de créer une poche de terre riche, humifère. J’ai utilisé un bout de bâche pour ce faire, mais celle-ci est percée de trous, avec des pierres au fond pour le drainage. Je peux donc commencer à remettre la bonne terre, enrichie de terreau, de compost, de corne râpée. Je ne vous dis pas le budget en sacs de terres diverses!

Pareil à l’autre bout de la tranchée principale : il a fallu creuser un trou perpendiculaire pour accueillir cette fois-ci un érable japonais, qui sera installé selon la même méthode que l’hortensia et les clématites, mais dans une poche de terre de bruyère.

Voici enfin l’étape tant attendue, après trois semaines d’efforts conséquents! Les plantations! On ne voit pas grand-chose hormis les joncs dorés et des puschkinias déjà présents avant le trou, déterrés et replantés près de l’hortensia. Un coin de jardin nouvellement planté, ça ne ressemble pas à grand-chose… mais nous avons là un iris panaché et d’imposantes fougères censée supporter le soleil, si elles ont les pieds dans l’eau. Croisons les doigts!

Photo prise de l’autre côté du trou. On voit à peine, sur la droite, le grand pot noir qui sera remplacé par l’érable japonais pourpre. Il faudra encore des dizaines de brouettes de terre locale, terreau et compost, pour boucher ce qui reste! Mais le plus gros est fait. Vous aurez peut-être remarqué qu’il reste une fine bande de terre entre le bassin et ma tranchée. C’est là que des fourmis ont installé leur colonie. J’ai essayé de les déranger le moins possible, ce qui était difficile et m’a fait perdre beaucoup de temps, à récupérer chaque fourmi perdue au fond du trou et la remettre vers sa fourmilière.

Les premières plantes sont en place! Et plus bas, le jardin anglais dont je me suis inspirée. Si tout va bien, si j’ai bien travaillé, le résultat devrait se rapprocher de ceci! Exception faite de l’érable, que j’ai choisi pourpre et non cuivré. J’espère que mon astuce vous aura plu! A voir maintenant si cela fonctionnera! Avec la pluie attendue cette semaine, ma zone marécageuse va bien se remplir!

9 réflexions sur “Transformation d’une zone désespérément aride en… marais!

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  3. As-tu encore beaucoup d’idées de cette ampleur? Hâte de voir le résultat, ça va être magnifique.
    Peux-tu me dire comment tu fais pour broyer les cartons aussi régulièrement ? Merci
    Bon courage
    Bises

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  4. Je suis admirative de tout le travail réalisé, ce n’est pas un mince défi, j’espère que le résultat sera à la hauteur des attentes et des courbatures.Ces histoires de fourmis rescapées me font penser à un courant de l’indouisme dont les adeptes balaient devant eux quand ils marchent pour ne tuer aucune minuscule bête. Un grand respect de la vie.

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    • Merci Catherine! Ah oui, si la végétation est à la mesure des courbatures, ça devrait être très joli, haha! Il me semble que ce sont les jaïnistes qui avancent avec un petit balai pour éviter les insectes 😉 Merveilleux printemps à toi!

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    • Merci Béné! Pour l’instant, on dirait juste un champ de terre retournée. Mais toi et moi savons bien quelle triste mine peut avoir un massif nouvellement planté. Et, dans peu de temps, la nature généreuse devrait prendre toute son ampleur! Bises à toi et au plaisir de te revoir (je ne sais pas encore quand, mon vieux chat étant sous traitement depuis août dernier, cela devient difficile de m’absenter). Delphine

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